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Mon histoire avec les Touaregs
Mon histoire avec les Touaregs
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Chiriet

Chiriet

Peuple de mon père.
Peuple de mon père.

Chiriet, ma dernière destination. Le seul et dernier endroit où je pourrai trouver mon père. Et pourtant j'ai l'impression que jamais je ne le trouverai dans cet étendu de sable fin. Mais Awinagh (signifie avoir les yeux bleus en touarègue), que je considère désormais comme mon grand frère de coeur n'arrête pas de me rassurer et de m'assurer que l'on trouvera Assahna.

Je pars à la conquête des Touaregs avec Awinagh et Faïdi. Nous marchons, marchons à n'en plus finir et je finis par m'écrouler sur le sable chaud. J'abandonne. Jamais je ne trouverai mon père. Jamais je ne le rencontrerai. Mais j'aurai au moins établie un lien en visitant ses terres. Un jour peut être il s'aura que j'ai essayé de le rencontré et lui aussi essaiera de me rencontrer.

Faïdi me relève et m'encourage à ne pas baisser les bras. Il se répète plusieurs fois à dire "Au bout de la patience, il y a le ciel." Je me ressaisie et je sens comme une bouffée d'air frais à l'intérieur de moi, une sensation de bien être. Alors je ferme les yeux et respire un bon coup. Et quand je les ouvre je ne m'attendais pas du tout à ce que une 5 hommes à dos de dromadaire nous bloque la route... Je me dis alors que c'est un signe du destin.

Faïdi qui parle couramment touarègue leur demande de ne pas nous faire du malade et il leur dit pourquoi nous sommes là et qui je suis. Les hommes ont l'air sceptique mais ils nous croient finalement et nous emmène jusqu'à leur camps.

Awinagh qui n'en revenait pas n'avait rien dit jusqu'à ce qu'on arrive au campement du chef Touareg Tasa Djibril. Après avoir ''visité" le campement de mon géniteur je demande l'autorisation pour le rencontrer. Accepté. On m'emmène dans une espèce de grande tente mais personne n'est à l'intérieur alors je m'assieds et je patiente pendant 10 bonnes minutes jusqu'à ce que quelqu'un entre.

Mon regard rencontre les yeux d'un homme grand à l'allure puissante et dominante. Des yeux d'un marron tellement clair qu'il en fait peur et un teint de peau marron chocolat. Mon géniteur enlève son chèche blanc et s'approche de moi en me tendant ses mains. J'en reste béate et je ne fais que le contempler.

Ma mère avait raison quand elle me disait à quel point il était beau, charmant et dominant. Il mérite tout mon respect.

Il me sourit et je le prends dans mes bras, comme l'aurait fait ma mère. Il me regarde, sourit et rigole et ne fait que me complimenter. D'après lui je ressemble à ma grand-mère, sa mère, et un peu à ma mère.

Nous avons dû parler pendant longtemps puisque la nuit est déjà tombée. On nous apporte des plats : Le Tajine Bilaham. Un autre plat traditionnel Touareg à base de chèvre.

Après avoir mangé j'ai pu assister à une cérémonie Touareg. Le rituel du thé attaï.
La cérémonie des trois thés est un rituel généralement apprécié de tous. En Afrique du Nord on peut être souvent invité avec hospitalité et générosité à boire du thé. Le Touareg qui n'est pas délicat pour son alimentation se montre raffiné pour le thé et mon père Assahna ne me cache pas son enthousiasme.

''-Cette liqueur, vois-tu, c'est de l'or, elle réchauffe le coeur de mes vieilles années. Crois moi, je ne pourrais répondre à toute tes questions qu'après avoir bu cet élixir... Le thé, c'est la boissons des Dieux qui délie les langues et ouvre les coeurs." Me dit-il.